Les
drones
au secours
de l'agriculture
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Les
drones
au secours
de l'agriculture
Lorsque Jean-Marc Gilliot parle des drones, ses yeux bleu clair, surmontés d'épais sourcils broussailleux, s'illuminent. "Il y a cinq ans, ils étaient perçus comme des gadgets. Aujourd'hui, ils sont en passe de devenir incontournables", s'enthousiasme cet enseignant chercheur d'AgroParis Tech.
Pour le moment, les drones servent principalement à créer des cartes de préconisation pour la fertilisation des cultures. On les retrouve aussi dans la lutte contre la pyrale du maïs.
Demain, leurs applications seront nombreuses : repérer les mauvaises herbes, assurer le traitement des cultures, estimer les dégâts causés par les sangliers dans les champs, etc.
Pour contrôler la croissance de leurs cultures, les agriculteurs mesurent le niveau de production de matière organique végétale, qu'on appelle la biomasse. Lorsque celle-ci est élevée, cela indique que le niveau de floraison est important. Et inversement. Ainsi, la quantité d'engrais utilisée est modulée en fonction de cet indicateur.
Jusqu'à présent, les exploitants agricoles calculaient la biomasse en faisant eux-mêmes les mesures, à l'aide de capteurs manuels. Certains utilisaient aussi des images satellites fournies par des entreprises comme Farmstar. Mais ces deux méthodes comportent de nombreux inconvénients. Par exemple, les satellites sont tributaires de la météo. Si les nuages sont au rendez-vous, impossible de réaliser les clichés souhaités.
Les drones, eux, sont nettement plus flexibles. Comme ils volent à moins de 150 mètres du sol, ils ne sont pas soumis aux aléas de la météo. De plus le prix est tout à fait abordable : 11 euros par hectare contre 15 pour un système satellitaire.
Aide à la fertilisation
des champs
La pyrale des maïs est le cauchemar des agriculteurs. Maïs, pomme de terre, houblon, tournesol : les cibles de cet insecte perforeur ne manquent pas. Pour le combattre, les exploitants argicoles utilisent des drones afin de parsemer leurs parcelles de trichogrammes, des larves qui s'attaquent à la pyrale du maïs.
Selon le Paysan Breton, ce traitement 100% bio coûterait environ 55 euros par hectare, tout compris. Contre 65 euros pour un pesticide classique.
"Absolument pas", répond Jean-Marc Gilliot. Il faut dans un premier temps passer un brevet technique de pilotage. C'est un examen purement théorique comparable à celui du code de la route. Ensuite, une journée de formation est suffisante, à en croire notre enseignant-chercheur, qui nous explique comment le pilotage fonctionne.
PPProxidétection au sol
5 km
Et demain, à quoi serviront les drones ?
Ce document a été présenté par Jean-Marc Gilliot lors d'un colloque qui s'est tenu le 27 janvier 2016 à Rennes. Il y présente les différentes applications des drones pour le monde agricole.
Celles-ci nombreuses et peuvent être divisées en deux parties. Avec d'un côté la création de cartes (cartographie des sols, localisation des mauvaises herbes, etc.). Et de l'autre, celles où le drone assurera lui-même le traitement des cultures.