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Robot intro

Robots désherbants

Les adventices ou mauvaises herbes sont un cauchemar pour les agriculteurs. Qu’ils soient céréaliers, maraîchers ou vignerons, qu’ils produisent en bio ou non, tous cherchent à s’en débarrasser pour protéger leurs cultures, quitte, souvent, à utiliser force produits phytosanitaires ou pesticides, qu’ils soient de synthèse ou naturels. Cependant, les agriculteurs sont de plus en plus sensibles à la quantité de produits qu’ils utilisent. D'abord parce que les pesticides coûtent beaucoup. «Chaque année, je dépense  25 000 euros de produits phytosanitaires pour mon exploitation de 130 hectares», confie Vincent Guyot, céréalier dans le nord de l’Aisne. Mais ce n'est pas l'unique raison : les agriculteurs sont de plus en plus soucieux des effets de ces produits sur leur santé et l'environnement. D'où l'intérêt de robots désherbants permettant de n'utiliser que la dose nécessaire de produits. Voire de les remplacer.

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La start-up toulousaine Naïo technologies,par exemple, a donc conçu Oz, un robot électrique qui assure un désherbage mécanique précis des cultures. L’équipe de la Digiferme de Boigneville (91) gérée par Arvalis, institut chargé de la recherche appliqué en agronomie, a pu tester ce robot désormais en circulation et souligner ses avantages et ses limites. Résultat : zéro pesticide, pas d’émissions directes de CO2 et un gain de temps et de confort pour l’agriculteur. Oz n’a cependant pas beaucoup d’autonomie et doit être rechargé régulièrement, toutes les trois heures environ. Le robot de désherbage est adapté au maraîchage mais pas aux grandes cultures.

 

La station expérimentale de Boigneville s’apprête à tester un autre robot prochainement : ecoRobotix, invention d’une entreprise suisse. Ce robot est destiné aux grandes cultures : colza, betteraves. S’il a l’allure d’une table de ping-pong c’est parce qu’il est flanqué de panneaux solaires qui l’alimentent constamment en énergie propre. Avec ses bras, ecoRobotix pulvérise de l’herbicide juste au-dessus des adventices avec une précision étonnante. La machine est équipée d’une caméra qui différencie les mauvaises herbes de la culture. L’entreprise affirme que la quantité d’herbicides utilisée est ainsi réduite par 20. EcoRobotix peut être contrôlé via un smartphone ou une tablette puis un mode automatique est activé. Le robot est alors guidé grâce à un GPS.

 

Ces innovations prometteuses sont encore peu diffusées à l’échelle nationale. Naïo technologies comptent 50 robots en activité en France, et en majorité chez des producteurs de produits biologiques, qui ont adopté cette solution respectueuse de l’environnement pour désherber leurs cultures.

La face sombre des pesticides

Pollution des eaux

Santé en danger

 

Effets à long terme

Traitements inefficaces

Avec la pluie, une partie des pesticides peut ruisseler vers les eaux de surface ou bien s'infiltrer dans les nappes d’eau souterraines. Il y a alors pollution de ces nappes d’eau par contamination. La présence de ces pesticides est alors susceptible d’impacter la faune et la flore de ces écosystèmes ou rendre l’eau impropre à sa consommation. 

Parce qu’ils sont pulvérisés à plus de 200 km/h, la dérive des pesticides est importante, et on estime à 95% la part des herbicides qui atteignent une autre destination que leurs cibles. Cette proportion monterait à 98% pour les insecticides.

 

L’entreprise expérimente actuellement plusieurs robots dont une machine adaptée au désherbage des vignes. La technologie a tout de même un prix : entre 20 000 et 25 000 euros pour un robot Oz. Un investissement conséquent, qui permet cependant à l’agriculteur de se délester d’une activité à faible valeur ajoutée, le désherbage, pour se concentrer sur des tâches rapportant davantage comme la vente.

La ferme de Boigneville, dans l'Essonne, fait partie du projet DIGIFERMES®, conçu par différents partenaires (Arvalis, institut technique de recherche appliquée en agronomie, l'Institut de l'élevage, l'Institut technique de la betterave et Terres Inovia). La ferme reproduit les conditions de fonctionnement d'une exploitation agricole de grandes cultures  sur près de 150 hectares. Ingénieurs et agriculteurs y testent des techniques opérationnelles et travaille au développement de nouvelles technologies numériques.

 

Le rôle des DIGIFERMES® expliqué par Delphine Bouttet, ingénieure à Arvalis.

La ferme qui teste les nouvelles technologies

 

Dommages collatéraux

Les pesticides sont des substances chimiques naturelles ou de synthèses utilisées afin de lutter contre des organismes considérés comme nuisibles.

Ce terme couvre des produits aux fonctions différentes. On compte par exemple parmi eux les insecticides, les fongicides (pour éliminer les champignons) ou encore les herbicides.

Certains pesticides sont classés cancérogènes, qui peuvent provoquer le cancer, mutagènes, qui peuvent entraîner des mutations génétiques, ou reprotoxiques, qui peuvent entraîner la stérilité.

L’application constante des pesticides favorise l'émergence de plantes ou d'insectes résistants à ces produits et contre lesquels on ne dispose as forcément de moyens de lutte. 

Oz, le robot développé par Naïo Technologies, désherbe mécaniquement les cultures maraîchères.

Grâce à une caméra et un système GPS, EcoRobotix différencie les mauvaises herbes des cultures et pulvérise de l'herbicide avec une grande précision.

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Quels impacts à long-terme pour les pesticides? Notons des risques liés aux perturbateurs endocriniens, à l'accumulation des substances actives dans l'environnement ou encore à l'effet cocktail résultant de la présence de plusieurs produits.

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