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C’est dans le secteur de l’élevage que les premières applications ont commencé à se développer, tant pour le suivi des animaux que pour l’état des bâtiments. Il en existerait désormais plus de 400. Selon Clément Allain, chef de projet à l'Institut de l'élevage, deux éleveurs de vaches laitières sur trois sont équipés d'au moins un objet connecté. Ils sont 87 % lorsque l'élevage compte plus de cent bêtes. Pourquoi un tel succès ? Les gains économiques ne sont pas la motivation principale : « Les nouvelles technologies, étant coûteuses, ont de faibles retours sur investissement.  Il s'agit avant tout pour l'agriculteur de gagner en confort », estime Clément Allain.

 

 

Pour les animaux plus petits tels que les poules ou les lapins, les objets utilisés diffèrent: ces capteurs ne sont plus placés sur l'animal mais au niveau du bâtiment. Sont ainsi mesurés la température du bâtiment, l'hygrométrie ou encore le taux de dioxyde de carbone. « On développe en parallèle des outils permettant d'ouvrir ou fermer la ventilation en fonction de la teneur en dioxyde de carbone de l'air», explique Pauline Créach, chef de projet sur l'élevage de précision à l'Institut technique de l'aviculture (ITAVI). Le but de ces mesures ? « Favoriser le bien-être animal, et par conséquent, d'améliorer ses performances », poursuit-elle.

Jean-Luc Douine possède 250 moutons dans sa bergerie de Guercheville, à 80 km au sud de Paris, dans l’Essonne. Il y a cinq ans, il s’est doté d’une application pour répertorier ses animaux. Il lui suffit de rentrer le numéro d’une brebis pour tout savoir d’elle : le nombre de mises bas, son âge, ses performances... « Cela me permet d’avoir accès et de transmettre toutes les informations très vite. Avant, chaque fois qu’un animal quittait l’exploitation, je devais remplir et envoyer un document à l’Institut de l’élevage. Désormais, je peux le faire via mon application et le web. Tout est automatique. C’est un gain de temps considérable », explique Jean-Luc Douine.

DES MOUTONS SUIVIS À LA TRACE

Favoriser le bien-être animal et améliorer ses performances

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L'élevage de précision en application

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L'image de l’éleveur veillant sa vache prête à vêler pourrait bientôt disparaître. Désormais, des capteurs le font à sa place. Lorsque la mise-bas est imminente, une alarme s'enclenche sur le smartphone de l'éleveur et le réveille. Selon un rapport de Renaissance numérique, think tank dédié au numérique, 12 % des éleveurs sont équipés d'un système d'alarme de vêlage sur leur téléphone. Ce taux doublerait pour les éleveurs de moins de 35 ans.

Surveiller la mise bas

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En finir avec les barrières électriques ? C'est le projet E-Pasto développé par Agri Sud-Ouest Innovation et Aerospace Valley. Les deux pôles ont imaginé la conception de colliers à poser sur les animaux afin de les localiser où qu'ils soient. L'éleveur reçoit une alerte sur son téléphone s'il constate que ses bêtes ont dépassé un territoire préalablement défini.

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Certains outils quantifient le temps passé par les animaux à ruminer ce qui permet de détecter les périodes de chaleur ou les problèmes de santé des vaches. Appelé Ruminact, l'instrument développé par les coopératives Urceo et Génoé enregistre les sons propres à la rumination des animaux.

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Plus besoin de trier à la main les aliments en fonction des types d’animaux ou de leur âge. En appuyant sur un bouton, l’agriculteur peut distribuer de façon personnalisée la nourriture à ses bêtes grâce à des outils connectés. L'instrument Ijinus mesure à l'aide de capteurs le volume de nourriture disponible dans les silos d'aliments. S'il est insuffisant, un signal est émis et le silo est rempli automatiquement. Actuellement, seulement 7 % des éleveurs en sont équipés.

C'est un fait : partout en Europe, la taille des exploitations augmente alors que le nombre de producteurs diminue. Un même scénario se dessine au niveau mondial. Selon la FAO, la production intensive va se développer. D'où l'intérêt de l'agriculture de précision pour diminuer les temps d'observation, rapporter des informations non observables par l'homme et augmenter la traçabilité de la production. Reste que cet objectif est encore loin d'être atteignable à large échelle. D'après les retours d'agriculteurs répertoriés par le projet européen Eu-PLF (Precision Lifestock Farming), ces technologies sont souvent trop coûteuses, manquent encore de précision et de polyvalence.

Des technologies en soutien à la production intensive

A partir de son smartphone ou de son ordinateur, l'éleveur peut gérer l'application Ovitel. Il  attribut un numéro d'identification aux jeunes agneaux et saisit leurs données  : sexe, poids, date de naissance... A chaque fois qu'il en a besoin, il consulte le registre en ligne et retrouve toutes les informations concernant une brebis. Par exemple, il connaît ses géniteurs ou ses performances de fertilité. 

Géolocaliser les troupeaux

Détecter les chaleurs et les soins

Distribuer de la nourriture

C'est dans l'élevage que l'agriculture connectée a trouvé ses premières applications. Elles continuent à se développer. Découvrez-les !

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